


Taper des pieds pour réveiller la conscience du passé. C’est ce que font Jonas & Lander dans cette création chorégraphique et musicale qui réunit quatre danseurs et danseuses, quatre musiciens (basse, guitare et guitares portugaises) et un chanteur. Poignets sur les hanches ou bras ouverts, talons martelant le sol et ronde sans fin, la pièce impose son rythme. C’est en 2011, lors de son entrée au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco, que nous découvrons que le fado était également une danse, à l'instar du flamenco ou du tango. Elle disparaît à l'aube du xxe siècle, considérée comme trop « sensuelle et provocatrice » par le régime fasciste. À travers un dialogue entre traditions portugaises et afro-brésiliennes, les interprètes, tous excellents, redonnent vie au fado batido. Ils frappent des pieds pour nous transporter au rythme percussif des corps en mouvement. Ils ne s’interdisent ni la parodie ni l’impudeur, déconstruisant l’image du fadista mâle et libérant les corps sublimés par la voix déchirante de Jonas. Une soirée à l’énergie vitale et qui donne envie de danser ! Impossible d’y résister.