Macbeth

Cinq actrices musiciennes s’emparent de Macbeth. Un chœur de femmes, le chœur des sorcières peut-être, qui a tous les droits, toutes libertés pour raconter Macbeth. Sur un plateau très simple, géométrique, dont la hauteur est abaissée par de nombreux objets et lumières en suspension, les accessoires indispensables à leur tragédie sont disposés : instruments de musique et micros, tables de réunion et chaises, matières et costumes. Les actrices manipulent le plateau, le transforment, le souillent. Elles s’en amusent afin de créer le décor propice à la situation à venir. Elles sont tout à la fois, les narratrices, les différents rôles – sans souci d’âge, de sexe ou d’origine – et le paysage sonore dans lequel elles jouent. Elles nous font glisser du récit au dialogue, de la musique aux situations et donnent à voir la fuite en avant d’un roi régicide qui, pactisant avec le diable, se désolidarise du monde social. Cette distribution cosmopolite et féminine interroge l’univers patriarcal et vieillissant, excessivement masculin. Un jeu libre, franc, joyeux et virtuose, affranchi de réalisme.