Frusques

Dans un monde inconnu rempli de vêtements, quatre personnages se réveillent. Manipulées par les danseurs, les frusques s’empilent, s’entassent et s’emmêlent pour former des îlots. Peu à peu, l’espace revêt l’aspect d’une chambre d’enfant. Un monde imaginaire s’ouvre alors : une penderie se déploie, une malle laisse entrevoir ses profondeurs mystérieuses, des piles de vêtements forment un mur derrière lequel se cacher ou encore une cabane où s’abriter. L’espace se déforme, se transforme, comme un terrain de jeu mouvant en perpétuelle construction. Les individualités s’affirment, se confirment. L’élégante femme à la natte rencontre l’obsessionnel du rangement, la monomanie des rayures de l’un se frotte à la nonchalance et au laisser-aller du lymphatique. Hauts en couleur, les danseurs donnent vie et réenchantent ce pays d’habits où tous les fantasmes, rencontres et inventions deviennent possibles. La danse de Catherine Dreyfus est un vecteur d’émotions et de réflexion. Une proposition délicate et vivifiante.