Un fil à la patte

Une chanteuse de cabaret, son amant qui veut la quitter pour une riche héritière, un général du Mexique, des quiproquos en veux-tu en voilà, des coups de théâtre, enfin bref un vaudeville échevelé du maître du genre, Feydeau. Tout commence comme il faut, c’est drôle et plutôt enlevé, les costumes sont jolis, et puis très vite tout s’accélère, un vent de folie souffle sur la scène et le dernier acte est époustouflant. Les portes invisibles d’un décor au design épuré claquent à tout-va et il faudrait être bien coincé pour ne pas rire de bon cœur. Anthony Magnier trouve l’équilibre entre comique de situation et scènes où l’émotion amoureuse est palpable. Se substituant à la réalité, un jeu de mime accompagné de bruitages produits par les comédiens eux-mêmes nous retranscrit à merveille la rythmique échevelée du texte de Feydeau. La géniale partition nous parvient ainsi de manière éclatante, servie par une troupe de comédiens tous excellents. Par de très belles images, la mise en scène tire le meilleur parti d’une intrigue parfaitement ciselée et de comédiens maîtres de leurs talents pour un spectacle aussi frais que survitaminé.