Le bruit court que nous ne sommes plus en direct

C’est l’histoire de 5 péquins qui, dans un mélange d’oisiveté et de militantisme, se mettent en tête de créer leur chaîne de télévision. Mais quand on s’appelle Etik télé, on ne peut pas se contenter des rubriques telles qu’elles ont été inventées par les autres médias. Tant pis pour les 50 téléspectateurs qui se battent en duel, la qualité ne se joue pas à l’audience. L’histoire ne dit pas combien de temps ça aurait pu durer, de bataille d’idées en conf’ de rédac complètement barrées, en passant par les bugs des directs. Car arrive un messie en talons hauts et joli manteau qui décide de s’acheter une conscience avec l’argent de papa et tout commence à dérailler. La pièce est savoureuse, la satire y prend autant pour cible les dogmes néolibéraux de la presse que les critiques qui leur sont adressées. L’histoire prend de délicates teintes personnelles et c’est aussi aux lubies générationnelles que le second degré vient s’attaquer. Derrière ce qui semblait être l’objet principal de la pièce – la critique des médias – se dessine un autre enjeu, plus existentiel.