Peau d'âne

Un âne qui brait, des robes merveilleuses et des accessoires extravagants, une langue ciselée qui s’affranchit de la politesse, des voix déformées, Jean-Michel Rabeux adapte et met en scène ce conte dérangeant d’un roi amoureux de sa propre fille. Ou plutôt, amoureux d’une image, celle d’une reine rajeunie. Rappelons- nous. Il était une fois un roi qui, pour respecter la promesse faite à sa femme avant sa mort, voulait se remarier uniquement avec une femme plus belle qu’elle. Et qui d’autre que sa fille ? Mais bien sûr, tout cela n’est que fantasme et Jean-Michel Rabeux préfère en rire, faisant hurler le roi comme le loup de Tex Avery. Jeu de cartons multicolores qu’ils entassent ou détruisent au gré des besoins pour en faire des châteaux, des forêts, des mansardes ou des chambres royales, trois comédiens interprètent tous les personnages, avec des costumes d’hier et d’aujourd’hui. Jean-Michel Rabeux réussit avec une grande délicatesse à aborder le propos grâce au théâtre. Et quand le drame s’installe, le rire vient à la rescousse.